Histoire du Castellas de Bouquet –
N.B. Ce texte est tiré dans son intégralité du site de l’Association du Castellas, (http://castellasdebouquet.e-monsite.com/pages/historique-du-castellas.html), qui oeuvre à la restauration du site.
« Quand le château a-t-il été édifié ?
Nous ne pouvons donner que des dates approximatives. La plus ancienne mention du nom de Bouquet que nous ayons remonte à 1156 : « castrum de Bocheto » ( latinisation administrative de Bouquet), dans un acte par lequel le roi de France Louis VI le jeune cédait un certain nombre de villes ( au sens étymologique, nous pouvons traduire par ensembles de mas) et castra (pluriel de castrum) du nord de l’Uzège , référence reprise semble-t-il, vu la date, par Don Vayssette, « Histoire du Languedoc » et rapportée par Genner-Durand, « Dictionnaire toponymique et historique du département du Gard ». Le terme de castrum laisse entendre qu’il s’agit d’abord d’un ouvrage à vocation défensive, qui par la suite allait devenir castellum habité.
De fait pendant toute l’époque féodale, a 1’occasion de reconnaissances rituelles entraînées par les successions seigneuriales, hommages ou ventes, le nom du Château de Bouquet apparait régulièrement.
On distingue deux phases : une phase assez complexe de co-seigneuries, les Seigneurs supérieurs étant le Vicomte et l’Evêque d’Uzès attribuant le Château et partageant les fiefs entre un certain nombre de chevaliers charges de les défendre. Donnons un seul exemple : le 18 septembre 1357 Guillaume d’Allègre est écuyer coseigneur de Bouquet et il reconnait tenir en fief la sixième partie de toute la juridiction et la mayre de la sixième partie au canton du dit château de Bouquet, indivis avec Jourdan de Bouquet, qu’il tient de l’Evêque et du Vicomte d’Uzès…
Dans une seconde phase, une famille seigneuriale unique s’impose, celle des Barjac-Rochegude qui vont dominer la région pendant près de 4 siècles. Aux XVI ème siècle, ils sont seigneurs de Bouquet, Vacquières et Euzet, leurs successeurs seront aussi Seigneurs de Mons par alliance et résideront au château de ce village.
Quand le château a-t-il été abandonné ?
Il est certain que Thibaut de Barjac est toujours présent au château de Bouquet le 21 janvier 1559 lorsqu’à la suite d’un grave différend de limites qui oppose les communautés de Bouquet et de Navacelles, est rendue en présence des représentants de ces deux communautés une sentence arbitrale : face à face on a Thibaut de Barjac, seigneur de Bouquet et Jean Rovergat qui en tant que Prieur de Navacelles est le seigneur principal de cette communauté. Le bayle seigneurial (équivalent d’un officier de police et de justice) s’appelle Antoine Chapelier.
Le 28 septembre 1490 les habitants de Vacquieres, Saint-Just (appelé alors St Just de Bertanave ) et Euzet avaient obtenu de Bertrand de Barjac des droits communaux, en particulier pour 1’utilisation des bois et pour prendre des cochons en pension, mais la transaction ne dit pas où réside le Seigneur. On doit déduire de ce qui précède qu’il était à Bouquet, et si les habitants de cette communauté n’étaient pas concernés, c’est qu’ils avaient probablement déjà obtenu ces droits.
En 1594 Jacques de Barjac épouse Diane d’Albenas, fille du seigneur de Vallérargues, et le couple s’installe au Château de Vacquieres, plus récent (époque de la Renaissance) et plus hospitalier que celui de Bouquet. Malédiction pour avoir abandonné Bouquet ? Leur fils et successeur Antoine impuissant n’a pas d’enfant, et le nom s’éteint avec lui. L’héritière d’Antoine, sa nièce Louise épouse René de la Tour du Pin, Baron de Mallérargues. Par son manage il devient Seigneur de Bouquet et la famille des de La Tour du Pin succède à celle des Barjac, relayée ensuite, toujours par alliance, par celle des Julien au XVIIIeme siècle.
Les nouveaux Seigneurs font alors faire des criées (proclamations) conjointement à Vacquieres et à Saussines, village le plus peuplé de la Communauté de Bouquet.
Le château de Bouquet ne présente apparemment plus de grand intérêt pour ces deux familles, qui cèdent à bail à la famille Roux qui a perduré dans le hameau du Castellas pendant plusieurs siècles, et aux habitants de Bouquet et du Puech, des parties habitables ou utilisables : nous découvrons en effet dans le compois du début du XVIeme siècle que ces habitants possèdent tous un « cazal » au Castellas . Le terme de cazal laisse entendre qu’il s’agit de « masures », granges ou fenils occasionnels, de peu d’intérêt car ces possessions, pour lesquelles il fallait payer la taille, n’apparaissent plus dans le compois de 1648, preuves qu’on a pu s’en séparer.
En 1726, Antoine de Julien seigneur de Saint-Laurent la Vernède et la Bruguière et également de Bouquet, Vacquières etc. par les biens de sa femme déclare dans un hommage au Duc et à l’Evêque d’Uzès comme aux bons vieux temps de la Féodalité » être le seul Seigneur et posséder en haut de la montagne de Bouquet, un vieux château et une forteresse ruinée et non habitable ».
Peu avant la Révolution, les Julien vendent leurs derniers biens du Castellas, (dont les ruines du Château) à la famille Roux, dont le dernier représentant à Bouquet cède ses biens aux Darroussin.
Si les paysans acquéreurs de biens des anciens seigneurs sont intéressés par les terres, on ne voit pas quel usage ils pouvaient faire des vestiges et ruines du château, sauf à y trouver une carrière de pierres pour la construction de nouvelles habitations ou consolidation de leurs mas.
Signalons qu’en dehors du Château de Vacquières, des membres de ces familles seigneuriales ont fait construire également la métairie de La Valus (d’abord domaine de Puech-Raynaud) à partir de laquelle ils ont géré les domaines qu’ils possédaient en propre à Bouquet. »
Monter du hameau du Puech vers le Mont Bouquet par la route du Castellas (D 147a), et au Col du bourricot, emprunter le chemin de terre qui part à droite. C’est au bout.