L’agglomération romaine de Saint-Peyre –
N.B. Ce texte est tiré intégralement du site de l’ADLFI (https://adlfi.revues.org/11930), et nous devons cette notice et cette prospective à Jean-Michel Pène.
« 1 Ce site de hauteur occupé depuis la Préhistoire récente, pourrait être le siège de l’un des oppida ignobilia de la cité de Nîmes, mentionnés sur l’inscription géographique dite « de la route de Sauve » découverte à Nîmes en 1747.
2 En 1998, une prospection générale de la colline de Saint-Peyre a été entreprise. En effet, malgré l’abondante documentation ancienne et en dépit des récits d’importantes découvertes, l’emprise de l’agglomération antique et les différentes phases d’occupation n’avaient jamais clairement été définies.
3 L’établissement de Sant-Peyre se situe à une quarantaine de kilomètres au nord de Nîmes. Ce secteur de l’arrière-pays languedocien est marqué par une zone de fort relief correspondant au Massif du Mont-Bouquet, isolé entre les vallées de deux cours d’eaux, la Cèze au nord, le Gardon au sud. Des gorges ou défilés tendent à segmenter le paysage, créant ainsi des voies de passage obligées. La colline de Saint-Peyre présente des falaises verticales (20 m de hauteur en moyenne) de calcaire urgonien sur trois de ses flancs (sud, ouest et nord). L’agglomération domine les petites gorges du ruisseau du Séguissous. Elle s’est développée sur le flanc sud-ouest du relief, sur une pente à forte déclivité. Le terrain occupé par le bourg s’élève par l’intermédiaire de nombreuses terrasses atteignant une dénivellation de 70 m.
4 La colline de Saint-Peyre fait partie de la ligne de crête qui relève de l’effondrement de l’anticlinal du Mont-Bouquet. Culminant à 352 m, elle possède d’est en ouest un pendage assez régulier à 25 % environ, qui s’intensifie vers la base, par le creusement des gorges du Séguissous.
5 Le sommet de la colline se compose d’un espace relativement plat d’environ 1 ha. La plupart des auteurs anciens font remarquer que la partie sommitale de la colline de Saint-Peyre contient assez peu de vestiges romains. Ainsi, G. Charvert écrit : « la partie la plus élevée du plateau ne contient guère des débris de poterie celtiques. Mais si le sommet du plateau et l’intérieur de l’enceinte contiennent peu de vestiges gallo-romains, en revanche les pentes de la colline à partir du hameau de Suzon jusqu’au lit du Séguissous en sont littéralement jonchées. »
6 Tout en dominant l’étroite vallée, la zone urbanisée occupe le tiers inférieur du versant sud-ouest de la colline. L’habitat semble se structurer en terrasses et, dans certains cas, être construit sur une pente relativement abrupte en s’adaptant à la déclivité.
7 Le résultat des prospections de surface permet d’évaluer le périmètre urbanisé, toutes périodes confondues, à plus ou moins 10 ha.
8 Pour la période préhistorique, les témoignages de nos prédécesseurs et les nouvelles recherches font apparaître une occupation chalcolithique mal définie.
9 Aux environs du IIIe s. avant notre ère, apparaît le premier habitat aggloméré caractérisé. Il se développe sur 4,5 ha au bas du flanc sud-ouest de la colline de Saint-Peyre, au contact des petites gorges du ruisseau du Séguissous. Le mobilier observé se rapporte à des fragments de dolium, de céramique non tournée (urne) et d’amphores massaliètes tardives.
10 L’occupation du site semble prendre de l’ampleur à l’époque républicaine. Il englobe la quasi-totalité de l’habitat précédent en s’éloignant légèrement du Séguissous et se développe sur les pentes, vers le nord, pour atteindre une surface qui a été estimée à 6,5 ha. Au même moment apparaît sur la partie sommitale une petite occupation (2 500 m2) de nature indéterminée (petite ferme ?).
11 Au Haut-Empire, l’agglomération connaît, comme souvent à cette période, un développement urbanistique important. En effet, l’urbanisation recouvre en totalité l’habitat des deux périodes précédentes et repousse ses limites en s’étendant sur les pentes encore plus au nord, approchant ainsi les 10 ha. On constate également que l’implantation du sommet de la colline prend de l’ampleur en atteignant plus ou moins 5 000 m2.
12 Les données de l’habitat de l’Antiquité tardive (du IIIe s. au Ve s., voire VIe s. ?) sont beaucoup moins fournies. Sans pouvoir évaluer son étendue, on peut envisager que l’agglomération ait perduré à cette période du fait de la présence de céramique à pisolithes et d’amphores africaines.
13 Au haut Moyen Âge (VIIe s. – VIIIe s.), la surface occupée s’amenuise légèrement pour atteindre environ 8 ha. Là encore, comme pour les périodes précédentes, on constate que l’établissement sommital suit l’évolution urbaine du bourg de bas de pente. En effet, les prospections montrent une régression de l’occupation qui est estimée à 1 000 m2.
14 À la fin du XIIIe s. et au début du XIVe s., des éléments (céramiques et architecturaux) indiquent une réoccupation du haut de la colline de Saint-Peyre, avec peut-être l’implantation d’un bâtiment (chapelle ?). À cette même époque, il semblerait qu’un habitat, en partie masqué par le hameau de Suzon, se développe au bas du relief. Enfin, pour les périodes contemporaine et moderne le hameau de Suzon est implanté définitivement sur le flanc sud-ouest de la colline de Saint-Peyre [(Provost, Michel. 1999.) ; (Pène, Jean-Michel. 2002.)]. «
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L’utilisation de détecteurs de métaux dans un but archéologique est conditionnée à l’obtention d’une autorisation préfectorale. La loi du 18 décembre 1989 a soumis à la double autorisation de l’État et du propriétaire du terrain l’utilisation des détecteurs de métaux à des fins archéologiques. Aujourd’hui, l’article L. 542-1 du code du patrimoine énonce que « nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche ».
Ce qu’il faut savoir : l’utilisation d’un détecteur de métaux sans autorisation est punie d’une peine d’amende (contravention de 5ème classe). Le fait de creuser le sol pour extraire l’objet est considéré comme une fouille clandestine ; il s’agit d’un délit, passible de 7500 € d’amende. L’aliénation ou l’acquisition d’un objet (recel) provenant d’une fouille clandestine est puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 4500 euros. La non-déclaration d’une découverte archéologique est punie d’une amende de 3750 €. La destruction, la dégradation ou la détérioration d’un site ou de vestiges archéologiques est passible de sept ans d’emprisonnement et de 100.000 € d’amende. Le propriétaire des terrains pillés peut également engager des poursuites pour vol.