Histoire du hameau de Saussines –
Saussines est un des beaux hameaux de la commune de Bouquet. Les propriétaires des résidences principales et secondaires ont su préserver le meilleur du style des architectures de pierre de la région. De même, de grands arbres, ainsi que de petits murets de pierres devançant des haies fournies, bref toute cette végétation choisie donne son caractère à ce hameau prisé aussi bien par les nationaux que par des personnes venues d’autres pays, sensibles au charme de la région.
Toponymie :
D’où vient le nom de Saussines ? Plusieurs acceptions possibles :
– peut-être cela vient-il du mot « saussino » en occitan, variété très petite de saule (lat. salix) (toponyme devenu nom de famille ?)
– Saussines est aussi un nom de famille languedocien (lat. sulsinis, solcinis)
Dans notre cas, il y a sans doute un rapport entre le nom de lieu et celui de la famille des Saussines issue de ce hameau. Souvent le toponyme précède le patronyme, à moins que celui-ci se rapporte à une habitation ou à un mas.
Plusieurs lieux-dits sont dans la proximité du hameau : les lieux-dits « Perret », « Les Combettes », « Mas de Quissargue » et « Sorbière ».
Les habitants :
Il semble qu’au fil des temps, Saussines ait été un des hameaux les plus peuplés de la commune de Bouquet, avec Suzon. En attestent l’école et les deux cafés qui ont été en activité à une certaine époque. De même les criées ou proclamations se faisaient à Saussines, pour le mandement de Bouquet. Pourquoi pas à Bouquet, ou au Puech, ou à Suzon ? Au XVIIème siècle, il est certain que Saussines était plus peuplé que l’actuel village de Bouquet. On peut tenir pour probable que le seigneur de Bouquet faisait tenir criées et proclamations dans les lieux qui lui paraissaient les plus propices à cet effet. Sans doute aussi parce qu’à cette époque, ce hameau dépendait de René de la Tour de Mallérargues et de dame Louise de Calvet, dame de Bouquet, Saint-Just et Vacquières, Euzet, Mons … et qu’une de leurs propriétés directes était le vaste domaine de La Valus où ils ont résidé un certain temps. En 1686, la commission du dénombrement des biens du Languedoc reconnait que depuis 1639, le hameau de Saussines était composé de 15 familles, qui possèdaient un four commun et payaient « taille et cens » pour celui-ci. (*)
Saussine et la Réforme :
Mention est faite dans l' » Annuaire, ou répertoire écclesiastique à l’usage des églises réformées et protestantes de l’empire français: Contenant une Notice historique sur la Situation civile, politique et religieuse des Réformés en France depuis l’ Edit de 1787 …, de Jean Paul Rabaut Saint-Etienne, Rabaut-Pomier, 1807″, de la chapelle de Saussines, aujourd’hui disparue et qu’on ne sait plus même situer. Ici l’extrait du texte qui l’évoque : en savoir plus
Une sombre anecdote qui montre combien les tensions religieuses ont touché nos hameaux : on retrouve l’histoire d’une Marguerite Robert, arrêtée pour ses convictions religieuses (voir ci-contre).
N.B. (*) = « Entre Cévennes et garrigues, le village de Bouquet », Editions Lacour, Nîmes, 1987, écrit par les associations « Le Mont Bouquet » et « Recherches historiques des villages du canton de St-Ambroix ».