L’église Saint-Martin de Bouquet –
Source de cet article : « Entre Cévennes et garrigues, le village de Bouquet », Editions Lacour Nîmes, 1987, écrit par les associations « Le Mont Bouquet » et « Recherches historiques des villages du canton de St Ambroix »
« C’est dans une délibération de 1868 que l’on apprend que les habitants catholiques de la commune demandent l’édification d’une chapelle. Le Conseil municipal est d’accord sur le principe. Le Maire Alphonse Payan est disposé à céder gratuitement l’emplacement de l’ancienne église dont il est propriétaire. Mais il s’avère que ce terrain ne conviendra pas, pour des raisons que nous ne connaissons pas. Le 19 avril 1869, le Conseil municipal, présidé par le Maire Alphonse Payan, approuve le projet d’acquisition d’un terrain de Mr Auguste Tarrisse, cultivateur, pour la somme de cent francs. Le devis des travaux, lui, se monte à six mille francs, sur les fonds communaux disponibles.
Le Concordat entre Pie VII et le premier Consul le 16 juillet 1871 convertit en loi du 8 avril 1802, le célèbre traité qui formulera la juridiction entre Eglise et Etat. Jusqu’en 1905 où le Parlement décidera, par la loi du 8 décembre 1905, la séparation des Eglises et de l’Etat. Suite à l’application de cette loi, un inventaire de l’église de Bouquet fut fait en décembre 1906 : au dessus de l’autel une statue de St Joseph de 1,5 m de hauteur, une statue de la Vierge, 6 chandeliers et une croix en bronze doré, 10 vases de fleurs, 4 petits chandeliers, 70 chaises de paille, 1 confessionnal en bois blanc, une cloche, 1 bénitier et son goupillon … »
Cette église a repris le nom de l’ancienne chapelle située contre l’ancien cimetière, sur le chemin du mas de Talain. Nous n’en connaissons pas les raisons précises. Par contre nous pouvons dire que déjà l’ancienne chapelle avait été construite en ce lieu stratégique pour contrecarrer la Réforme : vainement d’ailleurs, car un demi-siècle plus tard, toute la population du mandement sera passée au protestantisme … Un recensement de 1665 témoigne de cela : « Bouquet : 250 protestants, 6 catholiques » (« Mémoires du Languedoc, villes et lieux où il y a des catholiques et des protestants, et du nombre des uns et des autres qui sont dans chacune des dites villes, diocèse par diocèse »). En 1740, l’assassinat du curé Castanier fait partie des heures sombres de l’histoire de la commune.
Au siècle dernier, il semble que l’église soit tombée peu à peu en ruine, sans doute du fait du manque d’entretien et du petit nombre de fidèles catholiques dans cette région.
C’est le Maire Bernard Millard de Montrion (1995 – 2005) qui agira pour sa rénovation et lui redonnera l’allure qu’on lui connaît aujourd’hui. De nos jours, cette église est en activité et regroupe les habitants catholiques de la commune. Elle fait partie de « l’Ensemble paroissial du Mont Bouquet », qui regroupe 11 communes, de Brouzet à Lussan.
C’est aussi l’endroit où se tient chaque été le Festival « Bouquet de Musiques » qui donne des concerts dans ses jardins sous les nuits étoilées. Les tableaux derrière l’autel ont été peints par le peintre Jean-Louis Bessède, qui vivait à Vendras à l’époque de la restauration de l’église (il vit maintenant à Uzès), et qui les a offerts à l’église de Bouquet.